Alors que le monde entier est aux prises avec des problèmes d’énergie, fortement relayés par le conflit Ukrainien, le mix énergétique dans les grandes économies est secoué entre les besoins immédiats, avec une forte dépendance vis-àvis des combustibles fossiles et des besoins critiques liés aux objectifs climatiques à moyen terme qui exigent des investissements décisifs dans l’énergie propre.

Au niveau régional, les réserves d’hydrocarbures de la Méditerranée sont évidemment devenues plus visibles et plus potentiellement utiles aux pays européens, et encore plus précieux pour les joueurs levantins. Déjà avant le nouveau développement tragique en Europe de l’Est, la lutte pour les hydrocarbures en Méditerranée et au-delà avait contribué aux guerres et aux tensions dans la région.

Au Liban, les difficultés du pays d’une part et la nécessaire délimitation des frontières maritimes sud d’autre part ont remis le thème de l’exploration et de l’exploitation des actifs pétroliers offshore en tête de l’ordre du jour, et ce sujet a également été poussé par l’insistance étrangère pour la finalisation tant attendue de ce dossier.

Aujourd’hui, le pays doit mettre les diverses structures requises en place, explorer les domaines prometteurs, tirer le meilleur parti des opportunités qui se présentent en amont et en aval – y compris la création d’emplois et d’entreprises durables, et les réformes systémiques – et préserver les actifs financiers obtenus par la vente des hydrocarbures tout en s’assurant que les générations actuelles et futures profitent de façon optimale des revenus générés par l’investissement desdits actifs.

S’appuyant sur diverses évaluations, notre étude couvre les coûts estimatifs liés à l’extraction des actifs pétroliers et aux investissements nécessaires. Elle couvre aussi le prix projeté qui sera praticable et la part qui sera celle du gouvernement libanais après avoir couvert les besoins énergétiques locaux à partir du gaz extrait, et cela après avoir évalué l’augmentation de la demande d’électricité liée aux évolutions démographiques et du PIB. Nous analysons quatre scénarii avec leurs implications possibles sur les revenus du gouvernement libanais, et nous évaluons les besoins de consommation des pays voisins pour en tirer parti de manière optimale. Cette approche permet enfin de sécuriser notre infrastructure de transport de gaz et de construire nos alliances de la meilleure façon possible.

L’étude a été préparée par Adrien Sémon, spécialiste du domaine Humanités et Géographie de la région du bassin méditerranéen oriental à l’Institut supérieur des sciences et des lettres de Paris;

Elle a été réalisée sous la direction de Alain Bifani, président de la Fondation Citoyenne Libanaise; Elle a été publiée par la Fondation Citoyenne Libanaise Avec le soutien financier de la Konrad-Adenauer-Stiftung e. V.